Sur les pas des Poilus de la Grande guerre, de Meaux à Verdun.

(actualisé le ) par COBAT E.

Jeudi 3 et vendredi 4 mai, les élèves de 3e B et 3e E se sont rendus sur les lieux où, un siècle plus tôt, des soldats de leurs communes du Vexin avaient combattu et, pour un certain nombre d’entre eux, perdu la vie durant la Grande guerre. En cette année de clôture du centenaire des commémorations de la Première guerre mondiale, nos collégiens sont retournés sur les pas de ces Poilus qui avaient quitté famille et environnement familier des campagnes vexinoises, pour se retrouver plongés dans l’horreur des champs de bataille de la Marne aux côtes de Meuse.

Pour entamer le parcours, les deux classes ont visité le Musée de la Grande guerre de Meaux (https://www.museedelagrandeguerre.eu/). En plus de recontextualiser la Première guerre mondiale (origines, faits marquants sur le Front, conséquences pour les civils de l’Arrière ...), ce musée a aussi permis aux élèves de se projeter un peu dans l’environnement du champ de bataille. Les uniformes et équipements de soldats, le matériel (camions, char, avions) exposés ; les reconstitutions d’abris et de tranchées, séparées par un no man’s land ; les objets, dont certains, manipulables par les élèves ; les ambiances sonores (chansons, bruits du combat, armée en marche, ...), etc. ont été autant d’éléments favorisant cette « immersion » dans la guerre.

Une fois ce cadre général posé, il s’agissait ensuite de se rendre sur les lieux mêmes du conflit, à commencer par le site de Vauquois, haut-lieu des combats en Meuse, en 14-18 (http://butte-vauquois.fr/).
Colline autrefois dominée par le petit village de Vauquois et ses 168 habitants (en septembre 1914), ce site n’est plus aujourd’hui qu’une succession de profonds cratères, provoqués par l’explosion de centaines de mines, tant françaises qu’allemandes, entre l’automne 1914 et l’automne 1918. En circulant sur le site, les élèves ont eu, là, l’occasion d’appréhender quelques uns des aspects les plus terribles de la guerre de position (notamment la guerre de mines).
Au moins 14 000 hommes sont en effet tombés, durant ces quatre années, pour conquérir cette butte stratégique dominant toute la région. Ne pouvant l’emporter par une attaque frontale, chaque camp s’est ici livré à une guerre souterraine. En creusant des galeries sous les tranchées ennemies pour y déposer des explosifs, il s’agissait alors de détruire les positions de l’adversaire pour tenter ensuite d’avancer. Meurtrière et destructrice, cette guerre des mines a laissé un paysage aujourd’hui caractérisé par une succession d’entonnoirs profonds et aux pentes abruptes.
Jusque là abordée en cours uniquement de manière abstraite et lointaine, cette notion clé du conflit est devenue un peu plus concrète au fil du parcours (nombreux cratères, profonds, pour certains, de plusieurs dizaines de mètres ; réseau étroit et sinueux de tranchées et boyaux ; barbelés entremêlés ; abris bétonnés, plus ou moins bouleversés par les bombardements, entrées de tunnels d’accès aux abris sous-terrain, etc.). La découverte, à fleur de sol, cent ans après la fin des combats, de douilles de cartouches, a rendu encore un peu plus palpable la violence de l’affrontement livré sur cette butte quatre années durant.

Après avoir pris conscience, concrètement, des réalités du front en 14-18, les collégiens se sont rendus, le 2e jour, en divers points du champ de bataille de Verdun.

Les élèves ont ainsi d’abord pu bénéficier d’une visite guidée de l’intérieur du fort de Douaumont, avant d’arpenter les vestiges extérieurs de ce site majeur du champ de bataille de Verdun. (http://verdun2016.centenaire.org/fr...).
Ils y ont appris comment vivaient, ou plutôt survivaient, les soldats dans ces fortifications bétonnées. Les conditions de vie durant la bataille y étaient en effet bien différentes de celles des tranchées, en plein air.

Prolongeant ce parcours à travers le champ de bataille de Verdun, la nécropole militaire et l’ossuaire de Douaumont ont constitué un des points d’orgue du séjour. A cette occasion, chaque élève a pu honorer la mémoire d’un des soldats reposant en ces lieux, en déposant un bleuet sur sa tombe. Cette fleur est en effet le symbole associé à la mémoire de la guerre, de ses victimes et des anciens combattants.(http://www.bleuetdefrance.fr/ewb_pa...).
Ce geste a pris un relief tout particulier, les élèves ayant réalisé quelques mois plus tôt un travail de recherche sur les monuments aux morts de leur commune. Ils avaient alors rassemblé des informations concernant des poilus morts en 14-18 dont certains ont été tués à Verdun, à Vauquois ou bien encore dans la Marne, autant d’étapes qui ont jalonné ce circuit de deux jours.

Les élèves se sont ensuite rendus sur le site de Thiaumont. Totalement ravagé par les combats (une tourelle arrachée de son socle malgré un blindage d’acier de près de 20 cm d’épaisseur), environné d’un terrain parsemé de trous d’obus, cet ouvrage fortifié français constituait une nouvelle illustration de l’extrême violence des combats livrés à Verdun en 1916.

Avant de quitter définitivement le champ de bataille, les deux classes de 3e B et 3e E se sont rendues sur le site du village de Fleury-devant-Douaumont, un des villages totalement rasés par les combats de 1916. Désigné « Village mort pour la France » après la guerre, il n’a jamais été reconstruit mais dispose toujours d’un maire, chargé d’entretenir la mémoire de ces lieux. Vendredi 4 mai, le maire de Fleury-devant-Douaumont était justement sur place, accueillant des élèves de primaire et leur faisant découvrir le site.

Enfin, pour ceux qui souhaiteraient en savoir plus sur le centenaire de la bataille de Verdun, rendez-vous sur le site internet suivant :

http://verdun2016.centenaire.org/

Pour permettre aux élèves de circuler librement dans les divers sites du parcours, une musette avait été spécialement réalisée, illustrée d’un logo dessiné par un élève de 3e E. C’est cette musette « Sur les pas des poilus. Centenaire de 1914-1918. Verdun » qui apparaît ici ou là sur les photos jointes à cet article. Fournie aux élèves, elle contenait le dossier à compléter lors du séjour ainsi qu’un fac-similé de carte postale d’époque et le bleuet, déposé par la suite sur une des tombes de la nécropole de Douaumont.