Pour les élèves, et notamment les élèves de troisième, qui souhaitent découvrir la première guerre mondiale et ses conséquences autrement, le film du réalisateur François Ozon, intitulé « Frantz » est une bonne occasion de sortie. Chose rare il permet en effet d’aborder ce thème sous un angle peu courant car traité du côté des vaincus, en Allemagne.
Il raconte l’histoire d’un ancien soldat français qui, se rendant sur place en 1919, fleurir la tombe d’un soldat allemand, fait la connaissance de sa famille, ses parents et sa fiancée. A travers les péripéties de cette rencontre, ce film donne à voir l’atmosphère pesante qui règne dans l’immédiat après-guerre, entre frustrations des vaincus et fierté des vainqueurs ; omniprésence du souvenir des morts au combat dont les tombes, nombreuses, envahissent les cimetières de village ou bien encore le sentiment de culpabilité de ceux, les pères, qui ont obligé les hommes, leurs fils, à remplir leur devoir en allant se battre pour leur patrie, au risque qu’ils y perdent la vie.
Faisant le choix de privilégier le noir et blanc, le réalisateur accentue les effets dramatiques du récit tout en donnant au film un aspect quasi-documentaire, comme s’il avait été tourné à l’époque, en 1919.
En 2015, un film anglais, de James Kent, « Mémoires de jeunesse » avait lui aussi abordé le thème la Première guerre mondiale, à travers les yeux des civils. Inspiré des mémoires d’une féministe britannique, ce film traite autant les horreurs du front, les pertes terribles subies par l’armée anglais que le traumatisme ressenti par les familles à l’arrière ou la place des femmes pendant la guerre. Ce film peut être un contrepoint intéressant pour prolonger la découverte de cette période et de ses multiples aspects.