Mais pourquoi vouloir compter les vers de terre ?
Estimer la population de lombrics dans les parcelles donne une idée de l’activité biologique des sols, par comparaison à des références établies pour les différents systèmes de culture.
Comment s’y prendre ?
Les élèves de troisième ont étudié la question avec leur enseignante de S.V.T., madame Audrey BRULE.
Avec leurs professeurs de mathématiques, madame Frédéric Charlène et monsieur Sitt Fabien, les élèves ont complété leur connaissances.
Madame Adèle Perran, la documentaliste participe à cette action.
-* « Ils ont pratiqué le protocole Moutarde » !
Le protocole moutarde consiste à arroser, d’un mélange d’eau et de moutarde, 3 zones d’1 m2 chacune. La molécule irritante contenue dans la moutarde permet de faire remonter en surface les vers de terre présents.
Les prélèvements doivent être effectués entre février et avril, période où la faune lombricienne est en pleine activité. La technique, développée il y a une dizaine d’années par une équipe de l’université de Rennes, fut facilement adoptée du fait de son caractère pédagogique.
Mais pourquoi ont-ils compté les vers de terre ?
Les lombrics représentent environ 20 % des organismes vivants du sol (hors racines). Si vous trouvez 30 grammes de vers de terre au mètre carré (soit 300 kilos/ha), cela signifie qu’il y a à peu près le même poids de champignons et d’algues, le double de bactéries et la moitié de tout le reste (protozoaires, nématodes, insectes, mammifères…), ce qui représente 150 g/m2 de vie sous terre, soit 1,5 t/ha.
En parallèle de leur rôle d’entretien de la fertilité, les vers de terre mélangent et structurent le sol en douceur. Les galeries qu’ils creusent forment un véritable réseau de routes permettant la circulation de l’air, de l’eau, et des racines, essentielle au fonctionnement de l’écosystème-sol vivant.
Les élèves de troisième ont donc délimité trois placettes de 1 m de côté (à l’aide de jalons et d’une ficelle par exemple), espacées de 6 m chacun, dans leur parcelle.
Pour chaque placette, ils ont dilué deux pots de 150 grammes de moutarde dans 10 litres d’eau. La moutarde doit être très bien diluée pour éviter de rester logée dans la pomme d’arrosoir et diminuer l’efficacité du mélange.
Après avoir épandu le mélange en balayant bien la zone, ils ont pu récupérer les vers de terre et les placer dans un bac avec un peu d’eau, pour les rincer. Attention, certains sont très petits, et demandent une capacité d’observation particulière. Il est important d’attendre que le ver de terre soit sorti complètement de sa galerie avant de l’attraper pour ne pas le couper.
Ils ont répété l’opération au bout de 15 minutes.
Une fois les deux arrosages et prélèvements par placette effectués, chacun a pu classer les vers de terre à l’aide d’une fiche conçue pour l’évènement.